Les dernières semaines ont été remplies de décès à Hollywood – on pense à Betty White, qui a tiré sa révérence tout juste avant le Nouvel An, ainsi que Sydney Poitier, qui lui est décédé à peine une semaine plus tard. Par contre, c’est le départ du réalisateur montréalais Jean-Marc Vallée qui a fait pleurer toute la province, ainsi qu’Hollywood, le jour de Noël. Bien que la cause de son décès soit encore inconnue, tous sont d’accord pour dire qu’il est parti trop tôt; âgé de seulement 58 ans, le réalisateur qui a grandit dans Rosemont surfait encore sur la vague de ses succès américains des dix dernières années. BE MTL ne peut faire autrement que de lui rendre hommage, et faire la liste de ses accomplissements, qui ont fait rayonner le talent québécois jusqu’à Tinseltown.
Début de carrière
Après avoir étudié au cégep d’Ahuntsic et à l’université de Montréal, Jean-Marc Vallée a fait ses débuts en réalisant des vidéoclips et des courts-métrages qui attirent déjà l’attention de festivals. Son premier long-métrage, La Liste Noire (1995), connaît un succès inattendu : il fait le tour du monde, et emmène Vallée à travailler aux États-Unis pour la première fois. En sol américain, il réalise deux films à petit budget, Los Locos (1997) et Loser Love (1999), avec l’acteur Mario Van Peebles. Il revient au Canada pour réaliser sa première série de télévision, The Secret Adventures of Jules Verne (2000), une série de science-fiction de style steampunk qui réimagine les classiques de Jules Vernes.
Les premiers succès
Le film pour lequel il est le plus connu parmi notre génération millénariale est C.R.A.Z.Y., qui connaît un énorme succès en 2005. Inspiré en partie de la vie du cinéaste ainsi que de celle de François Boulay, qui co-signe le scénario avec Vallée, le film permet à toute une génération de jeunes queers de se voir à l’écran. La star du film, Marc-André Grondin, avait déjà travaillé avec Vallée au début de sa carrière : il avait tenu un rôle dans un de ses courts-métrage, Les fleurs magiques (1996). C.R.A.Z.Y. propulse sa carrière : le film fait le tour des grandes cérémonies de prix, donc les Oscars, et lui donne un billet pour les grandes ligues à Hollywood.
Il fait son entrée officielle à Hollywood en collaborant avec Martin Scorsese : il réalise The Young Victoria (2009), avec en vedette l’actrice britannique Emily Blunt. Le film est bien reçu et se rends encore une fois aux Oscars, où le film gagne un prix pour la conception de costumes. Il renoue rapidement avec Montréal et réalise pour une dernière fois en français avec Café de Flore (2011), un film touchant qui explore la relation entre une mère et son enfant trisomique. Prenant place à Paris, le film inclut la star française Vanessa Paradis.
Il s’établit à Hollywood
La décennie de 2010 à 2020 est la plus prolifique de sa carrière, et tout ça, ça se passe à Hollywood! Il commence fort avec le film Dallas Buyers Club (2013), avec Matthew Matthew McConaughey et Jared Leto. Ce film est nominé pour plusieurs prix, dont l’Oscar pour le meilleur montage : histoire drôle, c’est Vallée lui-même qui signe le montage sous le nom de plume John Mac McMurphy.
Il tourne ensuite Wild (2014) avec Reese Witherspoon et Laura Dern, ainsi que Demolition (2015) avec Jake Gyllenhaal et Naomi Watts, avant de faire un retour à la télévision avec la chaîne américaine HBO. Il adapte le roman de l’autrice australienne Liane Moriarty, Big Little Lies (2017), et renoue avec Witherspoon et Dern, en plus de travailler avec d’autre gros noms tels que Nicole Kidman, Shailene Woodley et Zoë Kravitz.
L’année suivante, il adapte un autre roman, celui de l’autrice américaine Gillian Flynn, Sharp Objects (2018). Pour cette série, il collabore avec Amy Adams, qui avait, quelques années auparavant, jouer dans un autre film réalisé par un québécois, Arrival (2016) de Denis Villeneuve. Justement, parlant de Denis Villeneuve, l’amitié des deux québécois à Hollywood est bien connue, et l’hommage de Villeneuve à son ami, posté sur le compte de sa conjointe Tanya Lapointe, était sans contredit le plus touchant.
Si tu veux revoir les films de Jean-Marc Vallée pour lui rendre hommage, Radio-Canada a publié une liste qui détaille sur quelles plateformes ils sont disponibles. De notre côté, on s’est fait un gros bol de popcorn et on s’est assuré que la boîte de mouchoir ne soit pas trop loin. Merci, Jean-Marc, pour tous ces beaux films!